Les sauveteurs en mer au service de la crise sanitaire



Organisme agréé sécurité civile, les Sauveteurs en Mer sont formés aux premiers secours, entraînés et équipés et en ce sens peuvent être réquisitionnés pour soutenir les équipes médicales qui luttent contre le COVID-19. Ils doivent impérativement disposer des moyens leur permettant d’apporter une réponse immédiate aux sollicitations des autorités du pays, afin de poursuivre leurs activités et soutenir les personnels de santé, mais également pour entretenir leur matériel et moyens de sauvetage, et être prêt à intervenir après la crise sanitaire, pour assurer la protection de chaque plaisancier et estivant, sur les plages comme en mer.

Depuis le début de la pandémie, les Sauveteurs en Mer se mobilisent partout en France métropolitaine et en Outre-Mer pour épauler le personnel soignant, les pompiers, les plus fragiles et plus généralement tous les concitoyens.

Les opérations de sauvetage devenues moins fréquences en raison de l’interdiction de toute activité maritime et nautique non professionnelle, permettent aux sauveteurs de s’impliquer sur la terre ferme avec comme seul mot d’ordre celui de la solidarité.

Information et pédagogie sur la prévention, évacuations sanitaires pour les transports des malades des îles vers le continent, renforts aux centres médicaux et hospitaliers, livraisons de médicaments et de nourriture aux plus fragiles ou encore fourniture d’équipements, aide à la régulation… en pleine période sanitaire, les bénévoles sont mobilisés à travers l’ensemble du territoire métropolitain et ultra-marin.

Les Sauveteurs en Mer bénévoles ont par exemple été mobilisés sur ordre de la Préfecture de Corse pour assurer une mission de prévention dans les ports et informer sur les gestes barrières, ou encore pour aider des cellules de régulation afin d’éviter des afflux trop important de patients vers les centres hospitaliers.

Ils apportent également leur soutien aux les personnes les plus fragiles, notamment aux personnes âgées, grâce aux bénévoles qui réalisent des livraisons de nourriture et de médicaments.

En parallèle de ces missions extra-ordinaires, les Sauveteurs en Mer continuent d’assurer leurs missions de sauvetage, de transports sanitaires, d’assistance et de secourisme. Ils se tiennent prêts à répondre aux sollicitations notamment des Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage pour secourir les marins professionnels, qui continuent leur activité et assurer les transports sanitaires entre les îles et le continent.

La Société Nationale de Sauvetage en Mer est fortement mobilisée, comme elle l’est toujours au bénéfice des usagers de la mer. Un engagement exceptionnel qui est rendu possible par des formations exigeantes, des entraînements réguliers, des qualifications plurielles ou encore la disponibilité de moyens d’intervention sûrs et fiables.

Une mission régalienne de secours en mer

Les Sauveteurs en Mer, unique organisation agréée dédiée au sauvetage en mer en France, interviennent sur demande des centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage pour effectuer les opérations de recherche et de sauvetage de personnes en mer, d’assistance des navires en difficulté et donner les premiers soins avant un relais éventuel par les autres organismes de secours à terre.

Le sauvetage de personne en détresse est obligatoire et gratuit. Il s’agit d’une action destinée à récupérer des personnes en détresse, à leur donner les soins initiaux, médicaux ou autres, et à les mettre en lieu sûr.

L’assistance au navire est facultative et peut donner lieu au versement d’une rémunération à l’assistant, que le navire de sauvetage soit public ou privé. L’assistance spontanée ou sollicitée, est l’activité ou l’acte entrepris par un navire pour assister un autre navire en danger de se perdre que le péril soit imminent ou non. La rémunération due tient compte des circonstances, des efforts et des moyens engagés, de la valeur des biens et des résultats obtenus et son montant peut ainsi être supérieur à la rémunération due au titre d’un simple contrat de remorquage.

Sont objectif premier est de sauver des vies humaines, en mer comme sur le littoral comme ave la surveillance des plages, et de participer aux missions de sécurité civile tout en exerçant une action préventive permanente auprès des usagers de la mer

Sur alerte du CROSS, l’embarcation des Sauveteurs en Mer la plus proche et la mieux équipée au regard des circonstances, doit réunir son équipage pour appareiller dans un délai de 15 à 20 minutes

En 2018, les sauveteurs embarqués et les nageurs sauveteurs ont porté secours à 30 000 personnes dont plus de 9000 en mer.

Une association d’utilité publique au financement fragile

L’association a été reconnue d’utilité publique par décret du 30 avril 1970 et consacrée grande cause nationale en 2017 , label qui permet de pointer les projecteurs sur des associations qui œuvrent pour le bien commun, mais avec des financements limités.

L’association a une histoire propre, construite sur 150 ans d’événements maritimes et sur des valeurs très fortes à partir de la solidarité des gens de mer

Pour autant, son modèle économique qui repose principalement sur l’appel à la générosité du public qu’il soit des donateurs particuliers ou des entreprises mécènes est fragile. En effet, la Société Nationale de Sauvetage en Mer est confrontée à une croissance de son budget tant pour le renouvellement de sa flotte que pour répondre aux enjeux prioritaires que représentent la formation et l’équipement de ses sauveteurs.

Le budget engagé pour garantir la sécurité des bénévoles en intervention et celle des personnes qu’ils secourent repose à 80% sur des fonds privés dont le montant est très insuffisant pour garantir la pérennité de l’association

Un rapport déposé au Sénat en octobre 2019 soulève que le sauvetage en mer est très peu coûteux pour l’État, mais que paradoxalement la reconnaissance et l’attention dont bénéficient les sauveteurs sont insuffisantes. Si l’État dirige le sauvetage et décide de l’engagement des moyens, il semble ne pas assumer les conséquences financières.

Outre le fait qu’une quote-part du Droit Annuel de Francisation et de Navigation permet en application de l’article 224 du Code des douanes de contribuer en partie au financement des sauveteurs en mer, le rapport préconise :

  • De consacrer une partie des prélèvements existants comme par exemple les droits perçus sur les permis de plaisance, les redevances de l’État sur l’occupation du domaine public maritime ou encore de mettre en oeuvre une taxe sur les jeux à bord des navires à passagers
  • D’instituer une contribution volontaire à l’occasion de l’achat d’un navire neuf ou d’un engin de plage neuf (Surf, planche à voile, SUP, kayak…)
  • D’instaurer une redevance perçue par les ports de plaisance au bénéfice des sauveteurs bénévoles
  • De rendre l’assurance remorquage obligatoire et la faire figurer dans tous les contrats d’assurance des navires
  • D’insérer dans tous les contrats d’assurance responsabilité civile une option explicite proposée aux assurés pour couvrir les dommages causés par les navires et engins nautiques
  • De généraliser à tous les navires et engins de plage une assurance obligatoire

Reconnaître l’engagement des sauveteurs bénévoles

Enfin, le statut du sauveteur bénévole, pilier central de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, doit être repensé et mieux considéré avec une meilleure prise en compte de leurs contraintes et souhaits d’aménagement ou encore un renfort de leur prise en charge et de celle de leur famille lors d’événements tragiques comme en juin 2019 au large des Sables d’Olonne avec la disparition de trois bénévoles qui avaient déclenché une vive émotion de l’opinion publique.

Sur le plan de l’engagement humaniste et de la reconnaissance des sauveteurs, le rapport préconise :

  • De mieux concilier leurs obligations professionnelles et leur engagement de sauveteur, en matière de disponibilité et de formation
  • D’établir des équivalences et uniformiser les diplômes et formations reconnus
  • De clarifier la doctrine d’intervention du service départemental d’incendie et de secours en matière de sauvetage en mer et d’améliorer la collaboration avec la SNSM
  • De prendre en compte le bénévolat dans le calcul des pensions de retraite
  • De rendre systématique l’affichage des numéros d’urgence, dont le 196, dans les bateaux de plaisance
  • D’augmenter et harmoniser le forfait de défraiement dont bénéficient les sauveteurs qui partent en opération.

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